La “checklist” pour mettre fin à l’oppression
Dans le monde d’aujourd’hui, les conflits les plus meurtriers n’ont pas lieu entre États, mais plutôt en leur sein, opposant des tyrans aux populations qu’ils oppriment. Une idée largement répandue est que ces populations opprimées n’ont le choix qu’entre deux options: accepter la tyrannie, dans l’espoir qu’elle finisse par évoluer vers quelque chose de plus facile à vivre, ou se lancer dans une insurrection violente, pour obtenir la liberté. Cette vision limitée est mise en cause par le fait qu’il y a historiquement beaucoup plus de campagnes de résistance civile (également appelées parfois mouvements conflits nonviolents) qu’on ne pense généralement. Depuis les années 1900, il y a eu en moyenne une campagne de résistance civile majeure par an contre un chef d’État en exercice. Depuis les années 70 ces mouvements citoyens ont eu un rôle croissant sur tous les conflits et les transitions démocratiques ayant une importance géopolitique majeure. Malgré cette montée en puissance des mouvements citoyens, décideurs politiques, universitaires, journalistes et autres observateurs continuent à sous-estimer ce phénomène, et semblent ne pas prendre suffisamment en compte cette capacité des citoyens à lutter contre toute forme d’oppression et à obtenir la reconnaissance de leurs droits sans violence.
Editors: Mathew Burrows and Maria J. Stephan
The Atlantic Council, Washington, DC — 2015
Traduction: Germain Griette, April 2017